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connectez-vous ici. j’ai perdu ma langue texte de michaël escoffier , illustré par sébastien mourrain seuil jeunesse 11,90 €, 165×226 mm, 28 pages, imprimé en chine, 2018. think twice de tête au carré omaké books 10 €, 148×211 mm, 130 pages, imprimé en bulgarie, 2018. tweet 0 du berger à la bergère : alexandre chardin et lucie pierrat-pajot par gabriel - la mare aux mots • 25 juillet 2018 • les invités du mercredi cet été encore, on vous propose à nouveau la rubrique du berger à la bergère tous les mercredis. cette rubrique vous avait tellement plu les deux derniers étés, nous nous devions de la reprendre (il faut dire qu’à nous aussi elle plaît beaucoup) ! donc tous les mercredis jusqu’à la rentrée, ce sont des auteur·trice·s et des illustrateur·trice·s qui posent trois questions à un·e auteur·trice ou un·e illustrateur·trice de leur choix. puis c’est à l’interviewé·e d’en poser trois à son tour à son intervieweur·euse d’un jour. après rémi courgeon et albertine , martin page et éric pessan , on continue ces mercredis de l’été avec alexandre chardin qui a choisi de poser des questions à lucie pierrat-pajot ! alexandre chardin : le livre que tu rêves d’écrire ? lucie pierrat-pajot : je rêve d’écrire un énorme bouquin gothique ! j’ai un gros (un très gros) faible pour ce courant littéraire et esthétique avec tout ce que ça compte de châteaux délabrés pleins de courants d’air, de cimetières balayés par l’orage et autres secrets familiaux sur cinq générations. j’adorerais pouvoir écrire un pavé où je pourrais jouer à longueur de chapitres avec des décors délicieusement lugubres et une flopée de personnages étranges. et bien entendu il faudrait que le tout soit passionnant au point de happer le lecteur et de le hanter ensuite jusqu’à la fin de ses jours (n’ayons surtout pas peur d’être ambitieuse !). alexandre chardin : auteure jardinière ou architecte avant de te mettre à écrire ? lucie pierrat-pajot : auteure totalement jardinière. et bien entendu nous ne parlons pas d’un jardin à la française avec des buis géométriques et des allées rectilignes mais plutôt d’un coin de verdure luxuriant et semi-sauvage. certes, il y a quand même dans mon écriture deux-trois trucs qui sont planifiés : des notes, une vague trame narrative ; une sorte de petit sentier qui serpente au milieu de tout ce bazar. l’inconvénient c’est que je ne sais pas toujours exactement où il va m’emmener, ni comment. de temps en temps je suis bloquée et je dois me dégager à la machette un passage à travers les ronces. l’avantage c’est qu’il y a souvent des idées qui poussent sans prévenir au milieu de tout ce bazar et j’ai alors le plaisir incroyable d’être surprise par mon histoire. idéalement, il faudrait quand même que je tente de structurer un peu cette jungle… c’est d’ailleurs sur ma liste de bonnes résolutions d’auteure ! alexandre chardin : une dernière : tu doutes au début ? pendant ? à la fin ? tout le temps ? si écrire, c’est être funambule, tu tombes, parfois ? lucie pierrat-pajot : ohlala, oui, je doute souvent ! ma confiance en moi est extrêmement cyclique. il suffit parfois de peu de chose pour me faire tomber : de la fatigue, une contrariété, un chapitre dans lequel je me suis empêtrée, la lecture d’une critique tiédasse de ma prose, la lecture d’un roman tellement trop bien qu’à côté je me sens les capacités littéraires d’une crotte de cafard… j’ai alors l’impression qu’on m’a publiée sur un malentendu et que je mérite pas du tout d’avoir mon nom sur la couverture d’un livre (le fameux syndrome de l’imposteur). bref je déprime sec. quand c’est parti comme ça, je broie du noir, je pleurniche sur ma nullité, et je suis désagréable avec mon mari, ma fille et mon chat. au bout d’un moment ça s’arrange tout seul : je range mes mouchoirs et je recommence à écrire parce que j’aime beaucoup trop ça pour être capable de m’en passer… lucie pierrat-pajot : quel serait l’aménagement de ton bureau d’écrivain idéal (budget no limit et lois naturelles pas forcément respectées) ? alexandre chardin : imaginons que, par une absurderie de la nature, ou comme les enfants savent parfaitement de faire sur leurs dessins, le costa rica s’approche de l’alaska (pour pouvoir pêcher dans les plus belles rivières en regardant passer les loups) et qu’il pousse, sur la plage de tamarindo (où les vagues sont magnifiques pour surfer, et l’eau à 36 °c), un cèdre du liban. imaginons que je puisse construire une cabane de 110 mètres carrés en haut de ce cèdre avec vue sur les vastes plaines du kirghizstan (ô pays magique !) et sur l’islande. imaginons que je puisse avoir l’intégrale de mario rigoni stern, de erri de luca, de le clezio, d’herman melville, d’andré dhôtel et tous les albums de syd matters, de pj harvey et des black keys. imaginons, tant qu’à faire, que mon amoureuse, mes enfants, mes amis, ma canne à mouche, mes baskets de course, ma planche de surf et mes skis (ah, oui, j’ai oublié de préciser qu’il neige, dans mon rêve, au costa rica, une poudreuse japonaise) et mon ordinateur portable se trouvent à portée de main. eh bien, je crois que je serai heureux, là. mais, franchement, à la table du salon, je ne suis pas malheureux non plus… lucie pierrat-pajot : mets-tu beaucoup de toi-même dans tes livres ? te dit-on parfois : « c’est tout à fait toi, ça » ? alexandre chardin : mes romans sont des puzzles dont les pièces sont assemblées par mes personnages. s’ils me murmurent qu’un évènement que j’ai vécu, ou vu, convient à leur vie, ils me le volent, et s’emparent de mon souvenir en le transformant. mais ils ont leur cohérence, leur logique. j’aimerais avoir le courage de jonas, la loufoquerie de marcel miluche, la détermination de louise et de nandeau. finalement, je me demande si, ce qui me ressemble le plus dans mes romans, ce ne sont pas les lieux que hantent mes personnages. les forêts, en particulier. lucie pierrat-pajot : si une fée t’accordait d’améliorer un point de ton écriture, lequel choisirais-tu ? alexandre chardin : d’abord, je commencerais par lui passer un sacré savon parce qu’elle a mis du temps à venir, et puis je lèverais le menton, l’air hautain, et lui dirais, l’air supérieur : « c’est trop tard, ma p’tite ! j’ai pris goût à la sueur, aux doutes, aux ronces dans les chemins, au rabot des éditeurs, au plaisir de se dire, aussi, parfois, que mince, elle fonctionne quand même bien, cette phrase ! » et